Face à la procédure judiciaire intentée à l’encontre de la députée Lisa Belluco pour ses propos relatifs à la désobéissance civile et à sa compréhension de la colère des citoyen.nes, les Ecologistes de Poitiers-Sud-Vienne tiennent à exprimer leur soutien total à son engagement politique et à sa liberté d’expression. Madame Belluco a rappelé une évidence trop souvent négligée : comprendre le peuple, ses colères, ses luttes, et ses formes de mobilisation est essentiel pour pouvoir légiférer de manière juste et pertinente. Un parlementaire n’est pas un simple technicien du droit ; il ou elle est la voix des citoyens et citoyennes qui, parfois, n'ont d'autres recours que la désobéissance civile pour se faire entendre dans un contexte d'urgence climatique et sociale. Ses propos ne constituent pas une incitation à la violence, mais un constat lucide : les méthodes traditionnelles d'interpellation ne suffisent plus toujours face à l'inaction du gouvernement et face aux attaques illibérale et anti-écologique de la droite et de ses lobbys.

Lorsque des méga-bassines sont remplies illégalement, lorsque des chantiers commencent sans attendre leurs autorisations administratives, lorsque des haies sont arrachées hors des périodes légales, lorsque des maires votent contre l’installation de fermes usines sur leurs communes et que celles-ci se construisent quand même… que la justice a condamné ses faits illégaux, l’Etat choisit le silence complice. Et lorsque le gouvernement tord l’état de droit pour faire passer la loi « poison » Duplomb, alors la désobéissance civile non violente est un acte de responsabilité morale face à l’injustice et le non-respect du droit et des décisions de justice. Les Ecologistes de Poitiers-Sud-Vienne, tout comme madame Belluco, comprennent et partagent la colère des citoyen.nes face à ces attaques contre l’écologie. Reconnaître la légitimité des actions non violentes, fussent-elles radicales et tant qu’elles ne s’attaquent pas physiquement aux personnes, est une manière d’ouvrir un dialogue nécessaire entre les institutions et les mouvements citoyens. Et lorsque le dialogue est rompu entre les citoyen.nes et l’Etat, c’est bien le rôle des député.es que de jouer les courroies de transmission.

Par ailleurs, les accusations portées à l’encontre de madame Belluco dépassent le simple cadre du droit. La manœuvre politique de monsieur Retailleau est grossière et à tous les aspects d’un contre-feu allumé pour masquer l’inefficacité de son action politique.

Criminaliser la parole politique, c’est restreindre le débat démocratique. Décrédibiliser l’écologie, c’est dénier le réchauffement climatique. Vouloir faire taire nos député.es, c’est courir vers le trumpisme.

Soutenir Lisa Belluco aujourd’hui, c’est défendre la liberté de conscience, la liberté de parole de nos élu.es, et le droit fondamental des peuples à interpeller leurs représentants, c’est défendre la démocratie.

Dans un monde où les décisions politiques engagent l’avenir des générations futures, nous appelons au respect du rôle fondamental des députés : écouter, comprendre, porter les voix des citoyen.nes jusque dans l’hémicycle et leur offrir une issue législative.

Pour le GL Poitiers-Sud-Vienne

Sylvain ROBIN 06 84 81 68 92